Archive for the ‘uncategorized’ Category

[ puis. und dann ]

Samstag, September 17th, 2022

 

 

puis à l’extrémité grise
recouvrir un puits
réveiller un matin
nager dans la journée
sur le parfum des orchidées
s’il le faut
(et il le faut)
à contre-courant

 
—–
 

und dann am grauen ende
einen brunnen abdecken
einen morgen wecken
auf dem duft von orchideen
in den tag schwimmen
wenn es sein muss
(und es muss sein)
gegen den strom

 

foto: puis. und dann
col de sapois, 15. september 2022
 
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[ yesterday don’t matter if it’s gone ]

Sonntag, Juli 24th, 2022

 

 

pour moi, tu restera toujours un musicien. simplement
un de ceux qui n’ont pas réussi. et alors ? nous sommes
tous les deux égaux. tout essayé, tout donné. hier ne
compte plus quand c’est fini
. nous aurons toujours des
mélodies en tête que personne n’entendra plus jamais  °

 
—–
 

für mich bleibst du doch immer ein musiker. eben einer
von denen, die’s nicht geschafft haben. na und? da sind
wir uns gleich. alles versucht, alles gegeben. gestern
zählt nicht mehr, wenn es vorbei ist
. wir werden immer
melodien im kopf haben, die niemand mehr hören wird  °

 

photo: rémy marietti
endingen, 02. märz 2013
 
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° àpres melanie safka „ruby tuesday“, source externe/
externe quelle, ℗ 2010 carinco neue medien gmbh

[ partout la guerre. überall ist krieg ]

Samstag, Juli 16th, 2022

 

 

c’est le hurlement des slogans de guerre
qui rallume les vieux orages d’acier. mais
c’est un héros qui baisse le drapeau pour
le bien de l’amour, pour la vie. et s’enfuit

 
—–
 

das heulen der kriegsparolen befeuert
alte stahlgewitter neu. doch ist der ein
held, wer um der liebe, um des lebens
willen die fahne sinken lässt. und flieht

 

photo: partout la guerre
überall ist krieg
sapois, 18. mai 2022
 
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[ mes quatre saisons. meine vier jahreszeiten ]

Sonntag, Juni 19th, 2022

 

 

le silence après, quand tous les invités ont
quitté la maison. au dernier moment une
catastrophe classique d’enfants, un flot

insatiable de larmes qui me fait grincer
des dents. faire signe, jusqu’à ce qu’ils
aient passé le virage et partis, gorge nouée

hier soir, par ce soir d’été incroyablement
chaud, à l’ouest, ce ciel gris-bleu acier
incomparable, j’ai reçu un dernier dessin

quatre arbres, quatre fois différants, le
titre au-dessus. pour que je n’oublie
jamais comment s’appellent les saisons:

pruntemps été automm hiver. bien sûr. ce
silence et cette foutue boule dans la gorge

 
—–
 

die stille danach, wenn alle gäste das haus
verlassen haben. im letzten moment eine
klassische kinderkatastrophe, unstillbarer

strom von tränen, der mich die zähne
zusammenbeissen lässt. winken, bis sie
um die kurve sind und davon, kloss im hals

gestern abend, an diesem unfassbar warmen
sommerabend mit diesem unvergleichlich
stahlblaugrauen himmel im westen, bekam

ich eine letzte zeichnung. vier bäume, viermal
verschieden, darüber der titel. damit ich nie
vergessen kann, wie die jahreszeiten heissen:

früling sommer herrbst winter. na klar. diese
stille und dieser verdammte kloss im hals

 

dessin: le voleur
zeichnung: der dieb
von juna f.,
sapois, 18. juni 2022
 
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[ … rien que réel … wie nichts ]

Donnerstag, April 7th, 2022

 

 

tout est réel, rien n’est réel. au moment où j’écris
ces lignes, je suis à presque mille kilomètres de là
et il fait si chaud que j’envisage de faire un plongeon
dans la mer. la photo date du jour du vent du désert
à la mi-mars. cette chanson que j’ai créé à l’époque
pour lea qui était angoissée et fofolle m’accompagne
toujours. d’une manière ou d’une autre, toujours les
choses et les gens reviennent, comme ces maudits
temps de guerre qui reviennent sans cesse. voulu et
non voulu. c’est vrai, ce n’est pas vrai. tout est aussi

 
—–
 

alles ist wirklich, nichts ist wirklich. während ich
dies schreibe, bin ich fast tausend kilometer davon
entfernt. es ist so warm, dass ich überlege, einen
sprung ins meer zu wagen. das foto stammt vom
tag des wüstenwindes, mitte märz. jenes lied, das
ich damals für die angstvoll-verdrehte lea schrieb
begleitet mich noch immer. stets kommen menschen
und dinge zurück, auf die eine oder andere weise
wie diese verfluchten, unablässig wiederkehrenden
zeiten des krieges. gewollt und nicht gewollt. es
stimmt, es stimmt nicht. alles ist ebenso wirklich

 

foto: en bas au bord du ru
unten am bach
sapois, 15. märz 2022
 
[ download manicalea (premix 2006), mp3, 12,6 mb ]
 
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[ au col. am pass ]

Sonntag, Februar 20th, 2022

 

 

chaque fois que je pense avoir atteint le sommet, un
nouveau. puis je sors de la pessière pour entrer dans
une forêt de chênes clairsemée. enfin. derrière une
arête rocheuse en granit gris, le terrain tombe à pic

comme jeté et oublié, cet endroit est baigné de soleil

des houx, des genévriers, un pin, des bruyères et
de la mousse de toutes les couleurs. du vent chaud
venant de l’ouest. en redescendant un papillon citron
m’accompagne dans sa danse lumineuse, silencieuse

aller plus loin, faut laisser faire et c’est très bien °

 
—–
 

immer wenn ich denke, der gipfel sei erreicht, ein
neuer anstieg. dann trete ich aus dem fichtenforst
in lichten eichenwald. endlich. hinter einer grauen
felsenkante aus granit geht es senkrecht hinab

wie hingeworfen und vergessen, dieser sonnige ort

stechpalmen, wachholder, eine kiefer, darunter
heidekraut und moos in allen farben. von westen
ein warmer wind. beim abstieg begleitet mich ein
erster zitronenfalter in leuchtendem, stillem tanz

weitergehen, es geschehen lassen und es ist gut °

 

foto: au col
am pass
col de chenau, 09. februar 2022
 
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° àpres léo ferret „avec le temps“, source externe/externe quelle, © ferret

[ mon foyer, mon feu, ma jungle de la nuit ]

Samstag, Februar 19th, 2022

 

 

chaque soir, mon chemin du retour me ramène à travers
la montagne. hier, un „guérisseur“ m’attendait, les mains
posées sur mon corps douleureux, tout aussi convaincu de
me sauver comme, aujourd’hui, cette étrangère qui m’a
béni. bien intentionné. des journées pleines d’aventures

et chaque nuit, je lutte avec moi-même jusqu’à ce que
je me réveille tout en sueur, épuisé, une gorgée d’eau
et je continue, tour suivant, chapitre suivant, en luttant
pour une réponse jusqu’au lendemain, la même chose
en des variations infinies. tu t’en vas et je me réveille

voilà. c’est mon foyer, mon feu, ma jungle de la nuit

 
—–
 

jeden abend führt mich mein weg über den berg zurück
zu mir. gestern erwartete mich ein „heiler“, hände über
meinen schmerzenden leib haltend, ebenso überzeugt
mich zu retten wie jene fremde, die heute einen segen
über mir sprach. alles gut gemeint. tage voller abenteuer

und jede nacht ringe ich mit mir selbst, bis ich erwache
schweissüberströmt, erschöpft, einen schluck wasser
und weiter, nächste runde, nächstes kapitel, ringend
um antwort, bis zum nächsten morgen, das gleiche in
unendlichen variationen. du gehst weg, ich wach´ auf

dies mein heim, mein feuer, mein dschungel der nacht

 

foto: sur le chemin du retour
auf dem heimweg
col de sapois, 08. dezember 2021
 
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[ la toussaint. allerheiligen ]

Donnerstag, November 11th, 2021

 

 

en klaxonnant, j’arrivais à sa cour pendant qu’il regardait
sa montre. onze heures onze. il l’avait pris tel un signe, dit-il
plus tard. nous nous embrassions et il présentait, comme on
le fait toujours avec des amis qui étaient absent pendant une
longue période, sa nouvelle maison. fier. en grand chagrin

celles-ci étaient tous dispersés ici, par terre, regarde !, et
il me montre une coeur en clous, en plein milieu accroché
avec une goupille en acier d’un poteau en bois. je pense
que c’est le meilleur que tu aies jamais fait, je dis, c’est
complètement toi. c’était là, qu’il a recommencé à pleurer

le premier joint pendant la visite chez un ami mort dans la
forêt. la première bière sur un banc avec une vue sur nos
chères montagnes natales. ainsi nous célébrons notre deuil
lui le sien, moi le mien. et quand la nuit tombe, je tombe
aussi, rève de toi dans un aire de jeu, l’enfant dans le sable

 
—–
 

als ich hupend auf den hof fuhr, schaute er auf die uhr. elf
uhr elf. er nahm dies als ein zeichen, sagte er später. wir
nahmen uns in die arme und er zeigte mir sein neues haus
wie man immer den alten freunden das neue haus zeigt, die
lange fort gewesen sind. mit stolz. und mit grosser trauer

die haben hier alle auf dem hof herumgelegen, schau!, und
er zeigt auf ein herz aus nägeln, mit einem stahlstift mitten
hindurch an einen holzpfahl geschlagen. das, finde ich, ist
das beste, was du jemals gemacht hast, sage ich, das bist
ja komplett du. und da hat er wieder angefangen zu weinen

zum besuch beim toten freund im wald den ersten joint. das
erste bier auf einer bank mit blick über unsere heimatlichen
berge. so feiern wir unsere trauer, er die seine und ich die
meine. und als die sonne hinter den horizont fällt, falle ich
hinterher, träume von dir, am spielplatz, dein kind im sand

 

foto: coeur en clous
nagelherz
im allgäu, 11. november 2021
 
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[ boîte à notes. zettelkasten ]

Montag, November 1st, 2021

 

 

une lettre s’ouvre, mon regard s’accroche d’une phrase
lors que je mets des photos et des lettres dessus, ferme
le couvercle de la caisse. je ne veux pas que tu sois la
chose la plus importante de ma vie.
ça fait toujours

mal. je m’installe, je fait revivre cet appartement avec
des souvenirs. une boîte à notes. derrière chaque pièce
derrière chaque photo une histoire, un sentiment. hier
quand je voulais jouer une de mes chansons, la main

avait oublié le chemin familier sur le manche. là, tu as
l’air presque aussi heureux que le chat.
si, aujourd’hui
je suis plus heureux que jamais, après plus d’une
décennie. comment il est arrivé au chat, je n’en sais

rien

 
—–
 

ein brief blättert sich auf, mein blick bleibt an einem
satz hängen, dann lege ich fotos und briefe darüber
schliesse den deckel der kiste. ich will nicht, dass
du das wichtigste in meinem leben bist.
es tut immer

noch weh. ich richte mich ein, belebe diese wohnung
mit erinnerungen. ein zettelkasten. hinter jedem stück
jedem bild eine geschichte, ein gefühl. gestern wollte
ich einen meiner chansons spielen, da hatte die hand

den gewohnten weg über das griffbrett vergessen. du
siehst da beinahe so glücklich aus wie der kater.
doch
glücklich bin ich heute mehr denn je, über ein jahrzehnt
entfernt. und wie es dem kater ergangen ist, weiss ich

nicht

 

foto: boîte à notes
zettelkasten
sapois, 01. november 2021
 
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[ prénoms. vornamen ]

Sonntag, August 29th, 2021

 

 

à un moment inopportun, au mauvais endroit nous
avons utilisé nos
 prénoms. puis elle a donné à mon
nom mal-aimé une nouvelle sonorité. aussitôt, je
confesse, j’ai fus enchanté. en effet, ce mec-là
avait tellement perdu
 sa tête que les chrétiens ont
créé un jour un mémorial. c’est de mauvais aloi !

ce truc-là, perdre la tête, m’est arrivé plusieurs
fois dans ma vie. entre-temps j’essaye d’éviter ça
seulement et uniquement pour pouvoir descendre
orgastique mon café de midi. et je suis sûr: quand
da vinci avait eu un libre arbitre, à l’époque, il
aurait donné „son“ johannes un gobelet à la main

 
—–
 

wir duzten uns am falschen ort zur unpassenden
zeit. dann gab sie meinem ungeliebten vornamen
einen neuen klang. ich bekenne, ich war sofort
verzaubert. der typ da hatte allerdings am ende
so sehr den kopf verloren, dass die christen einen
feiertag draus machten. ein schlechter scherz!

das mit dem kopf verlieren, das ist mir im leben ein
paar mal passiert. inzwischen versuche ich sowas zu
vermeiden, allein, damit ich mittags lustvoll meinen
kaffee runterstürzen kann. und ich bin sicher: hätte
da vinci damals einen freien willen gehabt, hätte er
seinem“ johannes nen becher in die hand gegeben

 

foto: cafe de midi au bord du lac
mittagskaffee am ufer des sees
gérardmer, 11. juli 2021
 
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[ perles et pertes. siege und niederlagen ]

Sonntag, August 22nd, 2021

 

 

encore un après-midi ensoleillé à genoux pour examiner
des beautés minuscules, préciosités négligées, cailloux
tels des pensés, mémoires et mélodies, un sourire, une
petite douleur, perles et pertes, momentes lâchés quelque
part en route, jamais retrouvés. tout mon bonheur dans
ces choses magiques qui comblent les nouvelles coulisses
de ma vie. et ici, un cadavre en décomposition avec un
couple de nécrophores en noir et orange. on peut les ouïr
grignoter et creuser. dégoûtant et attirant cette scène de
théâtre immémorial à la périphérie d’une nécrophile qui
se nourrit de la vente de l’ombre des montagnes torturées

 
—–
 

wieder ein sonniger nachmittag auf den knien, um winzigste
schönheiten zu betrachten, übersehene kostbarkeiten, kiesel
wie gedanken, erinnerungen und melodien, ein lächeln, ein
kleiner schmerz, siege und niederlagen, irgendwo unterwegs
liegengelassene augenblicke, niemals wiedergefunden. all
mein glück in den magischen dingen, die die neuen kulissen
meines lebens ausmalen. und hier ein verfallender kadaver
mit einem pärchen totenkäfer in schwarz und orange. man
kann sie knabbern hören und graben. abstossend, anziehend
schön, diese uralte theaterszene am rande einer totenstadt
die sich vom verkauf des schattens gepeinigter berge ernährt

 

foto: nicrophorus spec.
kichompré, 20. august 2021
 
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[ la beauté et la crotte ]

Sonntag, Juli 25th, 2021

 

 

et alors, demanda-t-il, tu es encore sur le marché ? on
y est toujours, répondit-t-elle. et toi, georg, tu es aussi
sur le marché ? non, dis-je, moi non plus. pas du tout

ici, les papillons sont d’une beauté impressionnante. à
perte de vue, c’est la grande proximité des contrastes

j’y suis arrivé dans la vie quotidienne. on travail, on jure
et on rit ensemble. on s’approche. les prochains jours je
souscrirai le bail. enfin. oui, arriver, ça prend son temps

 
—–
 

und nun bist du also wieder auf dem markt, fragte er?
da ist man doch immer, antwortete sie. und du, georg
bist du auch auf dem markt? nein, sage ich, gar nicht

die schmetterling hier sind beeindruckend schön. und
unübersehbar nah liegen die gegensätze beieinander

bin jetzt im alltag angekommen. man arbeitet, flucht, man
lacht zusammen. lernt sich kennen. den mietvertrag gibt’s
in den nächsten tagen. ja, ankommen braucht seine zeit

 

foto: la beauté et la crotte. das schöne und die scheisse
grand mars changeant. grosser schillerfalter
(apatura iris)
kichompré, 20. juli 2021
 
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[ à la fin de l’arc-en-ciel ]

Dienstag, Mai 25th, 2021

 

 

réellement, dans ce mixage des mondes, dans un tel
pêle-mêle de mots et d’images, dans ce paysage je
me sens arrivé. enfin. hier, au téléphone: j’ai bien dit
correcture ? dit-on comme ça ? non, je voulais dire …

je jouis de cette incertitude, cette confusion qui remet
toujours à nouveau en question tout ce qui était
habitude, su, pu, cette recherche de l’orientation. un
jeu exubérant avec sens, possibilités inconnues

et comme une douleur qui s’est perdue dans le rien tu
ne me manques pas. ça aussi: inconnu, inhabitué. les
solilogues sont restés, monologues internes sans
riposte réelle. alors, pardonne-moi, s’il te plaît, mon
départ sans dernier mot en vain. regret? oui. non. oui

j’espère que tu vas également bien

 
—–
 

tatsächlich, in dieser vermischung der welten, im bunten
durcheinander der worte und bilder, in dieser landschaft
fühle ich mich angekommen. endlich. gestern am telefon:
hab ich korrektion gesagt? heisst das so? nee, ich meinte …

ich geniesse diese alles gewohnte, alles gewusste, alles
gekonnte immer wieder in frage stellende unsicherheit, die
verwirrung, das suchen nach orientierung, ausgelassenes
spiel mit noch unbekannten richtungen, möglichkeiten

und wie ein schmerz, der sich aufgelöst hat, fehlst du mir
nicht. auch das: unbekannt, ungewohnt. geblieben sind
selbstgespräche, innere monologe ohne erwiderung. nun
entschuldige bitte, dass ich fortgegangen bin ohne ein
allerletztes vergebliches wort. bedauern? ja. nein. ja

ich hoffe, es geht dir gleichermassen gut

 

foto: à la fin de l’arc-en-ciel
am ende des regenbogens
gérardmer, 22. ­mai 2021
 
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[ l’image ne colle pas. das bild stimmt nicht ]

Mittwoch, Mai 19th, 2021

 

 

… prairies de montagne. c’est le parfum des prés
 des
alpages à peine fauchés. la lueur du matin, dehors, et

cet arôme m’évoquent réellement du voralberg de mon
enfance. n’ai-je pas un jour voulu vivre dans les

montagnes?

bien sûr, il pleut à nouveau. les nuages sont suspendues
entre collines boisées. il est singulariquement silencieux
et en même temps rempli de … qu’est-ce que c’est ?

peut-être, c’est justement le son de la pluit dans les
forêts et les cluses qui, prise par petits ruisseaux, se
précipite dans la vallée en tourbillons sans fin. oui
c’est à peu près le son …

 
—–
 

… bergwiesen. es ist dieser geruch frisch gemähter
almenwiesen. das frühe morgenlicht, draussen, und
jenes aroma erinnern mich an das voralberg meiner
kindheit. wollte ich nicht immer mal in den bergen

leben?

natürlich regnet es wieder. die wolken hängen hier
tief zwischen bewaldeten höhen. es ist eigentümlich
still und gleichzeitig angefüllt mit … was ist das?

vielleicht einfach nur der klang des regens in den
wäldern und schluchten, der von schmalen bächen
aufgenommen, in unendlichen windungen wirbelnd
ins tal hinunterstürzt. ja, so in etwa klingt es …

 

foto: forêt de montagne
bergwald
gérardmer, 16. ­mai 2021
 
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[ charme caché. verborgener zauber ]

Donnerstag, Mai 13th, 2021

 

 

tomber amoureux, spontanément, ça m’a l’air different. en réalité
je suis deçu sans avoir eu de l’espoir. ou alors, silencieusement ?

à un signe de bienvenue ? quand j’arrivai, enfin, la ville semblait
abandonnée. du nord, la rue serpenta au-dessus des montagnes

un paysage de forêts fragmenté, fermes solitaires. des pentes, les
maison se rapprochent plus étroitement. une station-service, un
super-marché, blocs d’immeubles. maisons plus petites, fassades
des enjolivures fanées écroulantes sans deuil, n’importe comment
sorties du temps. une usine, là, une autre. pas d’homme, pas de
voiture, pas de mouvement. un grand silence gris, un lac à côté

évidemment la pluie tomba toujours, compagnon infatigable. le
charme caché de cet endroit me fait perdre mon premier sommeil

 
—–
 

sich spontan zu verlieben fühlt sich anders an. tatsächlich bin ich
enttäuscht ohne hoffnung gehabt zu haben. oder doch, heimlich?

auf zeichen des willkommens? als ich endlich ankam, schien die
stadt verlassen. von norden her wand sich die strasse über berge

eine zerrissene waldlandschaft, einzelne höfe. von den hängen
herab rücken die häuser dichter zusammen. eine tankstelle, ein
supermarkt, dann wohnblöcke. kleinere häuser, fassaden mit
verblichenem zierrat, zerbröckelnd ohne trauer, irgendwie aus
der zeit gefallen. da eine fabrik, eine zweite. kein mensch, kein
auto, keine bewegung. eine grosse graue stille, daneben ein see

natürlich fiel noch immer der regen, unermüdlicher begleiter. der
verborgene zauber dieses ortes raubt mir meinen ersten schlaf

 

foto: le lendemain
der nachfolgende tag
gérardmer, 13. mai 2021
 
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[ et ta vie n’est plus comme avant ]

Samstag, Mai 1st, 2021

 

 

le matin, déçu par l’absence des nouvelles attendues
impatiemment. parmis des nuées, un soleil flasque vole
au-dessus d’une mer somnolante. à midi, ouvrir la boîte
réception et instantanement, ta vie n’est plus comme
avant. faire table rase, faire sa valise et enfin c’est parti

quand je pars, ce matin, la pluie apparaît de nouveau

 
—–
 

am morgen enttäuscht über das ausbleiben der ungeduldig
erwarteten nachrichten. zwischen den wolken schwebt eine
kraftlose sonne über einem schläfrigen meer. am mittag
den posteingang öffnen und plötzlich ist dein leben nicht
mehr wie vorher. alles aufräumen, einpacken und endlich los

als ich an diesem morgen losfahre, setzt der regen wieder ein

 

foto: et ta vie n’est plus comme avant
und dein leben ist nicht mehr wie vorher
kiel, 29. april 2021
 
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[ un moment idéal. ein idealer zeitpunkt ]

Dienstag, April 13th, 2021

 

 

résister ou succomber? telle est la question, toujours, quand
il y a quelque tentations. tu as choisi ta voie et j’ai choisi la
mienne. ma place n’est plus à tes côtés. c’est de m’occuper de
mes propres besoins. c’est de sauver ma peau, mon âme, mes
rêves qui sont en vie depuis que j’étais enfant. donc, c’était le
moment idéal pour repartir chez moi, chez mon foyer, le plus
vite que possible. trouver un endroit au milieu de tous mes
vœux, au sein de ma grande famille, dispersée sur deux pays

 
—–
 

widerstehen oder nachgeben? das ist immer die frage, wenn
es versuchungen gibt. du hast deinen weg gewählt und ich
meinen. mein platz ist nicht mehr an deiner seite. es gilt, mich
jetzt um meine eigenen dinge zu kümmern. die eigene haut
zu retten, meine seele, meine träume, lebendig seit ich kind
war. schnellstens zu mir zurückzukehren, nachhause, jetzt
wäre der ideale zeitpunkt. einen ort finden in der mitte aller
wünsche, meiner grossen familie, über zwei länder verteilt

 

foto: un moment idéal
ein idealer zeitpunkt
kiel, 07. april 2021
 
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[ début silencieux. stiller anfang ]

Dienstag, Januar 5th, 2021

 

 

se réveiller sans nausées, c’est au moins à moitiée digne d’un
départ de la nouvelle année. normalement, je fais un geste de
dénégation et je dis: je m’en fous, ça ne compte pas, continuer. da

capo. mais trois pas en avant et trois en arrière, ne va pas
ici. undo undo undo et tout est comme avant. il n’y a pas de
logiciel de retouche d’images. on n’efface rien. je n’oublie pas, tu

n’oublies pas. ne retournez pas sur la case départ. ne retirez pas
d’argent. ce qu’on doit traverser, c’est qu’on a accumulé. la chance
et la casse, toute une vie. pas de retour. c’est un début silencieux

 
—–
 

ohne übelkeit aufzuwachen ist zumindest der halbwegs würdige
anfang eines neuen jahres. normalerweise winke ich da ab und
sage: ist mir egal, zählt nicht, einfach weiter so. da capo. aber

drei schritte vor und drei zurück, geht hier nicht. undo undo
undo und alles ist wie zuvor. keine digitale bildbearbeitung. hier
löscht man nichts. ich vergesse nicht, du vergisst nicht. gehe

nicht über los. zieh kein geld ein. das, wo wir durch müssen, ist
das, was wir angehäuft haben. glück und scherben, ein ganzes
leben. kein zurück. das ist der stille anfang eines neuen jahres

 

foto: début silencieux
stiller anfang
tangermünde, 25. dezember 2020
 
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[ art sur la tôle de soudage. peu ou prou ]

Dienstag, Dezember 29th, 2020

 

 

le stylo me grise, dis-je, quand même je pense le
petit mais au moins troisième (troisième ?) cordial. ah !
je dis et je corrige l’erreur. je croix que la débilimence
prématurée m’attaque déjà. c’est quoi qui t’attaque ?
demande-t-il. c’est ça, je dis, on est arrivé là. il faut
que je rentre à la maison, la nuit tombe

c’est samedi et en fait nous nous sommes rencontrés
brièvement, mais maintenant nous avons poussé cet
après-midi au bord d’un gouffre en parlent et en
consomment du cordial. il fallait bien que ça finisse, je
dis. et pourquoi est-ce qu’il faut que je me souhaite
vivement un avenir heureux quand je vis un présent
veinard ?

au lieu d’être dans l’expectative sans bouger j’embellis
mes journées en bricolant. art sur la tôle de soudage. au
bout de la journée je suis cassé et content et parfois il
reste un peu d’énergie pour une soirée peu ou prou
plein d’esprit avec les amis

 
—–
 

der kugelschreiber steigt mir zu kopf, sage ich, und meine
doch eigentlich den kleinen, aber mindestens dritten (dritten?)
likör. oh, sage ich und korrigiere meinen irrtum, ich glaube
die frühdebilenz setzt schon bei mir ein. was setzt ein?, fragt
er, eben, sage ich, soweit ist es schon. ich muss nachhause
gehen, ist ja eh schon dunkel

es ist samstag. wir trafen uns eigentlich nur ganz kurz, aber
jetzt haben wir den nachmittag mit reden und likörtrinken an
den rand eines abgrunds getrieben. irgendwann, sag ich, muss
ja auch mal schluss sein. und wozu muss ich eigentlich eine
glückliche zukunft ersehnen, wenn ich doch eine glückliche
gegenwart habe?

anstatt bewegungslos abzuwarten schraube ich mir meine
tage schön. kunst am schweissblech. am ende eines tages
bin ich kaputt und zufrieden und manchmal reicht die kraft
noch für einen mehr oder weniger geistvollen abend mit
freunden

 

foto: art sur la tôle de saudage. peu ou prou
kunst am schweissblech. mehr oder weniger
kiel, 12. dezember 2020
 
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[ temps de la brume. zeit des nebels ]

Sonntag, Dezember 6th, 2020

 

 

on s’était rencontré, on était ensemble malgré la situation
covid et on a parlé de la musique, ce soir. nos préférences
étaient bien différentes. à la fin nous avons écouté la chanson
d’un chansonnier hollandais, robert long. malheureusement
en allemand (pardon, mes amis français !). je l’ai écouté
il y a presque trente ans. aujourd’hui, elle est toujours
d’actualité d’une manière ou l’autre, dans ce temps de la
brume: „abschied“°. une fois, il faut qu’on trouve, l’autre
fois, il faut qu’on perde un lien. à la fin tes préférences sont

déterminantes

 
—–
 

wir haben uns getroffen, waren zusammen trotz covid, sprachen
über musik, an diesem abend. unsere vorlieben waren ziemlich
verschieden. am ende hörten wir das lied eines holländischen
liedermachers, robert long. leider auf deutsch (verzeiht, meine
französischen freunde!). ich hörte es vor ungefähr dreissig
jahren. heute ist es immer noch aktuell, auf die eine oder andre
weise, in dieser zeit des nebels: „abschied“°. mal findest du, mal
verlierst du eine verbindung. am ende sind deine vorlieben

entscheidend

 

foto: temps de la brume
zeit des nebels
geltinger birk, 03. dezember 2020
aufnahme: hanna poddig © 2020
 
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° source externe/externe quelle: youtube. robert long © 1980
(faites attention, svp, cette pièce est cruelle et moqueuse !)
(achtung, dieses stück ist grausam schnulzig!)