Archive for November, 2024

[ touché. berührt ]

Samstag, November 30th, 2024

 

dans la fenêtre se reflètent les
vagues de la mer qui se brisent
doucement derrière moi. tu es
assis à l’intérieur à une table, tu
écris en grosses lettres sur une
feuille. merci d’être revenu vers
moi. et d’autres mots tendres

je suis la mer, les vagues, la vitre
réfléchissante. je suis la table, la
feuille, les mots et même toi, toi
aussi, c’est moi. je le sais. ma
deuxième vie dans les nuits, ma
deuxième peau, aussi vraie
aussi fausse que la première

 
—–
 

im fenster spiegeln sich die sanft
brechenden wellen des meeres
hinter mir. du sitzt drinnen an
einem tisch, in grossen lettern
schreibst du auf ein blatt. danke
dass du zu mir zurückgekommen
bist. und weitere zärtliche worte

ich bin das meer, die wellen, die
spiegelnde scheibe. ich bin der
tisch, das blatt, die worte und
selbst du, auch du bin ich. ich
weiss das. mein zweites leben in
der nacht, meine zweite haut, so
echt, so unecht wie die erste

 

foto: tu m’as touché à la poitrine
et j’ai reculé. rêve. l’été est
terminé, maintenant

du hast mich an der brust berührt
und ich bin zurückgezuckt. traum. der
sommer ist jetzt vorbei

lyon, 23. august 2024
 
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[ flashback ]

Dienstag, November 12th, 2024

 

descendre l’escalier du jardin dans
le noir, zigzaguer autour d’obstacles
gris nuit, autour de jouets d’enfants
abandonnés. soudain, le soir sent le
covid. la haie, derrière la rue vide

attendre des nouvelles. le luxe d’un
jardin. le chat noir qui passe quand je
suis assis sur les pierres chaudes de
midi, laptop sur le tir. la question de
notre avenir. toutes les questions
sans réponse. attendre. attendre

cette foutue attente, ce vide rempli
à craquer. le chat ne reste toujours
que quelques minutes et il crie fort
pour dire au revoir, toujours. demain
il reviendra, ça au moins c’est sûr

 
—–
 

die dunkle treppe zum garten runter, im
zickzack um nachtgraue hindernisse, um
verlassenes kinderspielzeug. plötzlich
riecht der abend nach covid. hinter
der hecke liegt die leere strasse still

warten auf nachricht. der luxus eines
gartens. der schwarze kater, der immer
vorbeischaut, wenn ich auf den heissen
steinen sitze, laptop auf dem schoss. die
frage, wie es mit uns weitergeht. all die
fragen ohne antwort. warten. warten

verfluchtes warten, diese zum bersten
angefüllte leere. der kater bleibt nur
wenige minuten, zum abschied schreit
er immer laut. morgen wird er wieder
vorbeikommen, wenigstens das ist gewiss

 

foto: flashback
le pradet, 11. november 2024
 
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[ respirer. durchatmen ]

Donnerstag, November 7th, 2024

 

les feuilles et le silence et un
vide gris s’est abattu sur la rue
comme un gaz toxique. on reste
chez soi, là où on en a un. ici

aucune bombe ne tombe; seul
l’automne est arrivé, paralysant
pour la durée d’un bref souffle
la folie qui englobe le monde

 
—–
 

laub und stille und eine graue
leere hat sich wie giftgas auf die
strasse herabgesenkt. man bleibt
zuhause, wo man eines hat. hier

fällt keine bombe; nur der herbst
ist hereingebrochen, lähmt für die
dauer eines kurzen atemzugs den
weltenumspannenden wahnsinn

 

foto: respirer
durchatmen
lyon, 02. november 2024
 
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