Archive for 2024

[ respirer. durchatmen ]

Donnerstag, November 7th, 2024

 

les feuilles et le silence et un
vide gris s’est abattu sur la rue
comme un gaz toxique. on reste
chez soi, là où on en a un. ici

aucune bombe ne tombe; seul
l’automne est arrivé, paralysant
pour la durée d’un bref souffle
la folie qui englobe le monde

 
—–
 

laub und stille und eine graue
leere hat sich wie giftgas auf die
strasse herabgesenkt. man bleibt
zuhause, wo man eines hat. hier

fällt keine bombe; nur der herbst
ist hereingebrochen, lähmt für die
dauer eines kurzen atemzugs den
weltenumspannenden wahnsinn

 

foto: respirer
durchatmen
lyon, 02. november 2024
 
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[ rex ante portas ]

Sonntag, September 8th, 2024

 

cette odeur de cloaque pèse lourd au vent
chaud du soir. de larges feuilles flottantes
des nénuphar jaunes, parmis lesquelles se
trouvent des bouteilles vides, des canettes
et des lambeaux de plastiques, une nature
morte peinte en vert, jaune et déchets

je pointe vers le sud. en aval, une heure
à pied, tu trouveras un autre lyon, dis-je
à hunc, touriste vietnamien qui, hier à
paris et demain à annecy, après-demain
ailleurs, cherche la beauté du monde

à l’horizon, un gros orage se prépare

 
—–
 

schwer wiegt dieser geruch von kloake
im heissen abendwind. zwischen den
breiten schwimmblättern von gelben
teichrosen treiben leere flaschen und
dosen und lose fetzen von plastik, ein
stilleben gemalt in grün, gelb und müll

ich deute nach süden. flussab, eine stunde
zu fuss, findest du ein anderes lyon, sag ich
zu hunc, tourist aus vietnam auf der suche
nach der schönheit der welt, gestern paris
und morgen annecy, übermorgen woanders

am horizont zieht ein schweres gewitter auf

 

foto: rex ante portas
lyon, 07. september 2024
 
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[ ce qui compte. was zählt ]

Donnerstag, August 15th, 2024

 

un appel raté, un but raté, n’est pas grave. il
y aura une nouvelle chance, la direction doit
être la bonne. ou pas. ce qui compte, c’est
l’instant présent. un clin d’œil, une, deux, trois
secondes et puis, puis … puis tout ce qui vient

 
—–
 

einen anruf verpasst, ein ziel verpasst, macht
nichts. es gibt eine neue chance, stimmt nur
die richtung. oder auch nicht. was zählt, das
ist der augenblick. ein blinzeln, ein, zwei, drei
sekunden und dann … dann alles was kommt

 

photo: missed. raté
capture d’écran, édité par l.
screenshot bearbeitet von l.
lyon, 08. juni 2024
 
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° source externe/externe quelle: „was zählt“
leider keine millionäre ℗ 1982

[ jeu nocturne. nachtspiel ]

Sonntag, Juli 28th, 2024

 

„modifié et approuvé, donc en ligne. alors je
peux enfin en finir pour aujourd’hui et me
mettre au lit. d’autres artistes sont crevés
parce qu’ils ont toujours léché en méditant
leur pinceau imbibé de blanc de titane, ou

ils se sont vidés de sang parce que leurs

oreilles sont tombées – moi, je vais affamer

au milieu de ma frénésie de travail, parce
que ma muse ne sait que bien bécoter (eh
bien, au sens figuré), mais pas bien nourrir“

 
—–

 

„geändert und genehmigt, also online. dann
kann ich für heute endlich schluss machen
und ins bett fallen. andere künstler sind
verreckt, weil sie immer sinnend ihren mit
titanweiss getränkten pinsel abgeschlotzt
haben, oder verblutet, weil ohren abgefallen
sind – ich, ich sterbe irgendwann mitten im
arbeitswahn an verhungerung, weil meine
muse nur gut knutschen kann (naja, im
übertragenen sinne halt), aber nicht füttert“

 

foto: jeu nocturne
nachtspiel
lyon, 27. juli 2024
 
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[ le bonheur et les étoiles de l’est. das glück und die sterne des ostens ]

Samstag, Juli 27th, 2024

 

„avec l’amour, c’est un peu comme avec
la grossesse: elle réduit la focalisation et
aussi l’intelligence, disent les mauvaises
langues. dans un meilleur cas, il y a
quelque chose à réduire et dans un cas
encore meilleur, il s’établira à un niveau
de viabilité. mais ne te réjouis pas trop
vite, homme-vert: ce n’est jamais l’espoir
qui meurt seul et bien avant de ça, c’est
ta puissance qui est en jeu. alors, tu dois
te dépêcher de profiter de ces instants
périssables et ne memento jamais mori!“

 
—–

 

„mit der liebe ist das ein bisschen so wie
bei einer schwangerschaft: sie schränkt
den fokus ein und auch die intelligenz, wie
böse zungen behaupten. bestenfalls gibts
da was einzuschränken, allerbestenfalls
regelt sich das wieder auf ein gewisses
niveau von lebenstauglichkeit ein. aber freu
dich nicht zu früh, grünmann: es ist niemals
die hoffnung, die zuletzt stirbt, weit vorher
ist deine potenz dran. bis dahin also: halt
dich ran, diese verderblichen augenblicke
zu geniessen, und memento niemals mori!“

 

foto: le bonheur et les étoiles de l’est
das glück und die sterne des ostens
lyon, 27. juli 2024
 
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[ en descendant le fleuve. flussabwärts ]

Freitag, Juli 19th, 2024

 

alors que nous descendions le fleuve, nous

avons parlé de la distance qui sépare cette
réalité-là de ce pour quoi nous nous sommes
battus toute notre vie. ce dont nous avons
rêvé. et bien que nous ne nous soyons pas
vus depuis de nombreuses années, j’ai
l’impression que c’était hier. il n’y a aucun
doute que nous continuons à nous battre

 
—–
 

wir redeten darüber, während wir den fluss
hinunterfuhren, wie weit die wirklichkeit
da draussen sich doch von dem entfernt
hat, wofür wir unser leben lang gekämpft
haben. wovon wir träumten. und obwohl
wir uns viele jahre nicht gesehen haben
ist mir, als sei es gestern gewesen. keine
frage, dass wir natürlich weiter kämpfen

 

aufnahme: susanne bernet © 2024
tournus, 18. juli 2024
 
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[ on s’y habitue. man gewöhnt sich dran ]

Sonntag, Juni 16th, 2024

 

une vie dans la nuit et une deuxième, frères et
sœurs, mais lointains, mais étrangers, mais pleins
d’amitié, peux dire maintenant d’amour. ‚oui‘, dis-tu

‚mais pas pour le moment.‘ et j’attends, habitué

à attendre, comme on s’habitue à la douleur
persistante, à l’idée d’un univers parallèle
et à l’éternité. on s’y habitue, c’est tout

 
—–
 

ein leben in der nacht und ein zweites, bruder
und schwester, doch fern, doch fremd, doch voll
freundschaft, kann nun sagen liebe. ‚ja‘, sagst du

‚allerdings nicht im moment.‘ und ich warte, zu

warten gewohnt, wie man sich an den schmerz
gewöhnt, an die idee eines paralleluniversums
und an ewigkeit. man gewöhnt sich halt dran

 

scan: widmung von / dédicace de matthias sturm
lyon, 07. juni 2024
 
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copyrights: „all beauty must die“, matthias sturm © 2022

[ le calme après. die stille danach ]

Donnerstag, Mai 2nd, 2024

 

de mon coin derrière l’orgue, je suis les
interactions musicales plus ou moins

réussies avec un sentiment rassurant de

distance. plus tard, je refuse une invitation

à boire (« merci pour la musique ») sans

regret. je ne suis juste que le chauffeur ici

 
—–
 

in meiner ecke hinter der orgel verfolge ich
das musikalische mit- und gegeneinander
im beruhigenden gefühl der distanz. die
einladung zu einem getränk („danke für
die musik“) lehne ich später ohne bedauern
ab. ich bin hier wirklich nur noch der fahrer

 

foto: le calme après
die stille danach
la caverne à jazz
marseille, 30. april 2024
 
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[ le calme avant. die stille davor ]

Mittwoch, Mai 1st, 2024

 

baissez le son un peu, les deux souffleurs
disent à l’homme à l’orgue et à l’homme à
la batterie et à l’homme à la guitare lors

du soundcheck. après le début du concert
leur demande est oubliée. des bouchons
d’oreilles épais me font tout endurer

 
—–
 

macht mal leiser, sagen die beiden bläser
zum mann an der orgel und zum mann am

schlagzeug und zum mann an der gitarre
während des soundchecks. als das konzert
beginnt, ist die ermahnung vergessen. nur

dicke ohrenstöpsel lassen mich durchhalten

 

foto: le calme avant
die stille davor
la caverne à jazz
marseille, 30. april 2024
 
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[ puis le soleil se couche. dann geht die sonne unter ]

Samstag, Februar 24th, 2024

 


une brise, une vague, le ressac, déferler, une
vague roule contre la rive, une autre, enfin
oser quelque chose, maintenant, plonger et
remonter à la surface. le soleil se couche

 
—–
 

eine brise, eine woge, brandung, gegen etwas
anbranden, eine welle rollt gegen das ufer, eine
weitere, endlich etwas wagen, jetzt, eintauchen
und wieder auftauchen. die sonne geht unter

 

foto: puis le soleil se couche
dann geht die sonne unter
sapois, 24. februar 2024
 
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[ partout la guerre (II). überall ist krieg (II) ]

Sonntag, Februar 18th, 2024

 

„survécu?“

„oui. mais aussi cette nuit en portions. entre autres
des rêves de guerre. et d’amis et de chevaux et de
musique et de poésie. l’habituel, donc. réveillé en
pensant: les douleurs sont supportables, aujourd’hui“

 
—–
 

„überlebt?“

„ja. auch diese nacht in portionen. unter anderem
träume von krieg. und freunden und pferden und
musik und lyrik. das übliche also. aufgewacht mit
dem gedanken: die schmerzen sind erträglich heute“

 

foto: partout la guerre (II)
überall ist krieg (II)
sapois, 18. februar 2024
 
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[ the loneliness of the long distance runner ]

Samstag, Februar 10th, 2024

 

avancer, enfin. échanger le bruit de la
pluie contre le bruit de la mer. rester
fidèle à ses rêves. fidèle aux idéaux, à
soi-même et – entre-temps, je suis sûr
que tu ne le comprendras jamais – à
toi. toujours étrange dans un monde
si différent, ça te rend un peu solitaire
… c’est la solitude du coureur de fond

 
—–
 

es geht weiter. endlich. das rauschen des
regens eintauschen gegen das rauschen
des meeres. den träumen treu bleiben. treu
den idealen, mir selbst und – inzwischen bin
ich sicher, dass du es nie verstehen kannst –
auch dir. immer fremd in einer so anderen
welt, das macht schon ein wenig einsam
… die einsamkeit des langstreckenläufers

 

foto: the loneliness of the long distance runner
col de sapois, 20. dezember 2023
 
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