[ bien sûr, tu pourrais. natürlich könntest du ]

 

 

bien sûr, tu pourrais te cacher, maintenant

bien sûr, tu peux te cacher, maintenant, au
sein de la famille, dans ton biotope. dans
l’environnement protégeant que tu as créé
avec l’habileté et amour. bien sûr, tu peux
te dévouer au grand calme, qui s’est produit
à l’extérieur, cette paix, qui se lisait dans
les livres, qui t’était racontée et qui t’as
donné tes rêves jusqu’à aujourd’hui. bien
sûr, la distraction inscite ces choses, qui
ont eu la proie d’une vitesse vorace

vertigineuse. comme ton temps est passé

comme ton temps s’écoulait sans aucune
trace. alors qu’il s’agissait de rafler le fric
pour la chose toujours urgente, toujours
nouvelle. tout à fait !, c’était difficile, de ne
pas échapper à ce piège. tu as realisé que
ce calme qui reigne en dehors a fait des
sacrifiés. bien sûr, tu sais, que cette paix
est fausse. et bien sûr, tu sais qu’il vaut
mieux conduire soi-même qu’être dirigé

bien sûr, tu es concient de l’actualité de la
question, qui dirige et qui est „chau(d)ffeur“
donc qui est le chauffeur. qui est celui qui
met le feu au foyer, que la grande machine
démarre, que la machine reste en marche …
pour que ceux qui dirigent, soient conduits

bien sûr, je me pose aussi la question, si
– combien de temps ? – je suis utilisé comme
outil ou comme jouet. bien sûr, j’ai aussi
peur de cette réponse. bien sûr, que je ne
me cache pas au foyer tranquille. mais non !

pour ceux, qui chauffent, là se justifie où
se trouve leur foyer. si quelque chose s’est
mis en branle, demain, ou brûlera … bien
sûr, ce sont les chauffeurs qui décideront

 
—–
 

natürlich könntest du dich jetzt zurückziehen

natürlich kannst du dich zurückziehen in den
schoss der familie, in deinen biotop. in das
schützende umfeld, aufgebaut mit geschick
und mit liebe. natürlich kannst du dich jetzt
der grossen ruhe hingeben, die draussen
eingesetzt hat, diesem frieden, von dem in
büchern zu lesen war, von dem dir erzählt
wurde und der dir träume gab. natürlich
verlockt die abzulenkung mit dem, was der
steigenden geschwindigkeit gefrässig zum

opfer fiel. so, wie dir deine zeit verronnen ist

so, wie deine zeit dir weggeronnen ist ohne
spur. während es nur noch darum ging, kohle
ranzuschaffen für immer dringendes, immer
neues. ja, es war schwer in diese falle nicht
hinein zu tappen. dir ist auch klar, dass diese
stille da draussen nicht ohne opfer zu kriegen
war. natürlich weisst du, dass dies der falsche
friede ist. und natürlich weisst du, dass man
besser selber lenkt, als hingelenkt zu werden

natürlich weisst du heute um die dringlichkeit
der frage, wer lenkt, wer „schofför“, also wer
der heizer ist. wer einer der menschen ist, die
das feuer an die kohlen legen, dass die grosse
maschine läuft, dass die maschine am laufen
bleibt. dass jene, die lenken, gefahren werden

natürlich stelle auch ich mir jetzt die frage, ob
ich – wie lange schon? – nur werkzeug bin, nur
spielzeug, nur gebrauch. natürlich habe auch
ich angst vor einer antwort. natürlich ziehe ich
mich nicht in den stillen schoss zurück. nein!

für jene, die heizen, begründet diese antwort
doch, wohin sie ihre feuer tragen. ob morgen
etwas ans laufen kommt oder verbrennt … wie
sie handeln, entscheiden natürlich die heizer

 

foto: bien sûr, tu pourrais
centrale nucléaire tricastin, 04. januar 2020
 
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