[ ton souffle portait des mots. dein atem trug worte ]

 

 

celui qui veut habiter chez moi trouve toujours une
réponse. et toi, tu te tenais au seuil de la porte, ton
souffle portait des mots dans le couloir vide comme
de vieux feuillages. je n’étais pas là chez moi. plus
depuis longtemps, tu le savais, n’est-ce pas … ?

les amis m’ont trouvé dans la lumière des jours. nous
nous sommes fait du bien. nous avons partagé nos vies
comme des frères et des sœurs. nous avons échangé
notre amour comme des amoureux. le matin, nous
étions heureux. enrichis. plus intelligents. nous nous

donnions de la beauté et du feu, nous couvrions de
notre propre peau les blessures que nous faisions. nous
n’économisions pas sur l’autre. et jamais, jamais nous
ne troublions le silence de la nuit sans raison. il s’agissait
toujours de la vie entière, n’est-ce pas ? n’est-ce pas ? et

le matin, oui, même les jours solitaires, nous étions
arrivés. mais je n’y suis plus été depuis longtemps

 
—–
 

wer bei mir wohnen will, findet immer eine antwort. und
du, du standest an der schwelle der tür, dein atem trug
worte in den leeren flur gleich alten laubs. ich war dort
nicht zuhause. lange nicht mehr, du wusstest doch …?

die freunde fanden mich im licht der tage. wir taten
uns gut. wir teilten unsere leben wie geschwister. wir
tauschten unsere liebe wie liebende. morgens waren wir
glücklich. bereichert. klüger. wir gaben uns schönheit

und feuer, wir deckten die wunden, die wir schlugen, mit
eigener haut. wir sparten nicht am anderen. und nie, nie
störten wir die stille der nacht ohne grund. es ging doch
immer um das ganze leben oder nicht? oder nicht? und

morgens, ja, selbst an den einsamen tagen, waren wir
angekommen. doch war ich schon lange nicht mehr dort

 

foto: (sans titre / ohne titel)
sapois, 30. november 2022
 
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