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[ la liberté et les pieds nus. die freiheit und die nackten füsse ]

Sonntag, März 29th, 2020

 

 

avec un saut sur le côté et en me baissant, je me sauve
d’un contrôle. les deux flics qui passent, regardaient dans
la mauvaise direction. voilà, cela c’est encore bien passé

au bas de la colline, un couple agé vient vers moi et nous
nous saluons amicalement au loin d’un côté de la rue

quoi? me demande l’homme à moitié horrifié, à moitié excité
et me montre mes jambes. oui, je réponds, la liberté, c’est
de la merde, mais on peut la trouver toujours aux pieds nus

 
il y a quelques jours, juste après le dernier resserrement du
couvre-feu, nous sommes disputés sur la question de savoir
si je pouvais emmener un enfant pour faire des courses, sans
être son père. nous sommes en danger, que le virus d’état
nous a fait craquer. si nous abandonnons l’évidence sans
nous battre et volontairement, nous avons déja perdus

ps:
quand j’écris ceci et j’essaie de trouver les bon mots pour
la traduction, nous préparons une playlist avec ces chansons
que nous voulons faire passer du balcon au quartier les soirs
suivants, à partir de 20h. dès que j’aurai fini ici, j’essaierai
de me faufiler dans ma grotte à l’abri dans l’obscurité, sans
être vu de trois caméras de surveillance. aujourd’hui, une
vie clandestine est beaucoup plus difficile qu’auparavant

 
—–
 

mit einem sprung zur seite und tief wegduckend rette ich
mich vor einer kontrolle. die zwei vorbeifahrenden bullen
schauten in die falsche richtung. nochmal gut gegangen

unten am berg kommt mir ein älteres paar entgegen und
wir grüssen uns freundlich im abstand einer strassenseite

„was?“ fragt der mann halb entsetzt, halb begeistert und
deutet auf meine beine. „ja“, sage ich, „der freiheit geht’s
beschissen, aber barfuss, da kann man sie noch finden“

 
vor wenigen tagen, gerade nach der letzten verschärfung
der ausgangssperre, stritten wir über der frage, ob ich ein
kind mit zum einkaufen nehmen kann, wenn ich nicht der
vater bin. wir laufen bereits gefahr, dass dieser staatsvirus
uns klein kriegt; wenn wir das selbstverständliche kampflos
und freiwillig aufgeben, dann haben wir schon verloren

ps:
während ich dies schreibe und mich bemühe, die richtigen
worte für die übersetzung zu finden, stellen wir eine playlist
zusammen mit jene chansons, die wir an den kommenden
abenden ab 20 uhr vom balkon aus in unser viertel herunter
klingen lassen wollen. sobald ich hier fertig bin, werde ich
im schutz der dunkelheit an drei kameras vorbei ungesehen
zu meiner höhle zurückzuschleichen versuchen. heutzutage
ist klandestines leben weit schwieriger, als schon gewohnt

 

foto: la liberté et les pieds nus
die freiheit und die nackten füsse
le pradet, 29. märz 2020
 
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